Cette période que l’on peut faire remonter aux premières reconnaissances le long des côtes nord-américaines dès la fin du XVe siècle, est caractérisée par les « entrées » françaises qui, l’instar des entradas espagnoles dans le Sud-Ouest et des tentatives anglaises sur la côte atlantique, se soldent en général par des échecs répétés, principalement dues aux conditions incertaines des explorations et à l’ignorance des milieux souvent rudes.
C’est de cette époque qu’apparaissent les plus anciennes représentations d’animaux et de « sauvages » septentrionaux et que naît une toponymie francophone. Durant la première moitié du XVIe siècle, cette représentation de l’Amérique septentrionale dans les arts français est l’apanage presque exclusif des cartes et atlas de l’Ecole dite de Dieppe, en fait école de tradition franco-lusitanienne considérant le rôle crucial des navigateurs portugais dans les découvertes et les représentations cartographiques du Nouveau monde. Ces cartes sont fortement inspirées des voyages de Jacques Cartier, représenté sur nombre d’entre-elles.
Ce n’est qu’à partir du milieu du siècle qu’apparaîtront en gravures (principalement illustrations de livres) des scènes de vie nord-américaine, dont certaines plus particulièrement consacrées à ce qui deviendra la Nouvelle-France.
Si les sources notent l’arrivée en France des premiers objets amérindiens (échangés notamment par Cabot et Cartier), en revanche aucune trace n’en a été jusqu’alors identifiée dans nos collections (les plus anciens objets datés remontant au XVIIe siècle). Aucun de ces « premiers » objets ne semble avoir été illustré.