Samuel Champlain
Défaite des Iroquois au lac Champlain
In Champlain : Les voyages du sieur Champlain…, 1632 Paris, BNF [Planche en regard de la p.232. Cote : BNF B2460]
Il est, bien entendu, difficile de présenter en quelques lignes Samuel de Champlain, celui que l’historiographie désigne comme le « Père de la Nouvelle-France ». Sa jeunesse est assez mal connue : né à Brouage, vers 1567 (peut-être plus tard), Champlain sert quelques années dans l’armée royale d’Henri IV (1593-98), alors en lutte contre la Ligue. Il s’y distingue et y devient sous-officier. Quittant l’armée, il s’embarque en 1599 pour les Amériques. Ce premier voyage de deux ans le conduit dans les Antilles espagnoles, le Golfe du Mexique et peut-être la Nouvelle-Espagne.
Cette expérience maritime jouera certainement un rôle dans le choix de sa personne comme navigateur et cartographe de l’expédition de 1603 vers le Canada, lieu de traite des fourrures depuis bien des années.
La progression des Français le long du Saint-Laurent, jusqu’au Grand Sault saint Louis (Rapides de Lachine, au sud de l’actuelle Montréal) et surtout le traité de la « Grande Alliance » conclue le 27 mai 1603, avec les nations indiennes (Algonquins et Montagnais principalement), marquent la véritable naissance de la Nouvelle-France, dont Jacques Cartier, quelque soixante-dix ans plus tôt, avait jeté les bases.
Désormais, et durant plus de trente ans, jusqu’à sa mort en 1635, tout au long de la dizaine de séjours qu’on peut lui compter (certains de plusieurs années), Champlain consacrera sa vie à l’exploration puis à la mise en valeur de la Nouvelle-France. Simple participant lors des premiers voyages, il deviendra très vite le principal acteur de la colonisation française en Amérique du Nord en cette première moitié du XVIIe siècle, explorant, cartographiant, décrivant, et organisant pour le compte de la France un vaste espace de l’embouchure du Saint-Laurent à l’entrée des Grands Lacs.
Associée par Champlain à son deuxième rapport, Voyages de Sieur de Champlain Xaintongeois, Capitaine ordinaire pour le roy en la marine, paru en 1613, cette carte de la Nouvelle-France, est certainement la première issue d’un relevé sur place par son auteur. Elle fut probablement réalisée par le graveur David Pelletier.
À la différence des cartes précédentes du XVIe siècle, elle n’offre que fort peu d’illustrations ou représentations associées au terrain, exception faite des arbres symbolisant l’épais couvert forestier du pays, et quelques animaux rappelant l’importance de la traite des fourrures (castor, marte rat musqué, etc.). Cette sobriété fait place à une surreprésentation du réseau hydrographique – d’une énorme importance pour les déplacements – et trahit une innovante tentative de restitution cartographique de l’intérieur des terres.
En revanche, plusieurs vignettes apparaissent en marges : commentaires, légendes, et surtout de précieuses illustrations sur les habitants (Montagnais, Abnouchicois) et les plantes de ces régions. Notons parmi celles-là : le haricot (Faios de Brésil).
C’est au cours de son troisième séjour, que Samuel Champlain est amené à affronter les redoutables Iroquois, depuis longtemps en conflit avec les autres nations indiennes de la région.
Alors commandant de la colonie, Champlain souhaitant fédérer autour de lui les communautés indiennes, organise durant l’été 1609 une expédition avec ses alliés Montagnais et Hurons. La bataille aura lieu le 29 juillet à l’extrémité sud du lac Champlain (auquel il venait de donner son nom), au lieu-dit Ticonderoga où, plus tard, sera construit le fameux fort français Carillon.
Malgré un rapport de forces très défavorable : trois Français et 60 alliés Indiens contre plus de 200 guerriers Agniers (de la confédération Iroquoise), les Franco-Indiens sont rapidement maîtres du terrain, après la mort des chefs Agniers, tués par les coups d’arquebuse. Cette escarmouche aura en fait de profondes répercutions dans l’attitude des Iroquois face aux Français.
La gravure, assez précise, montre l’emplacement des combattants. Champlain au centre vient de surgir du sein du groupe allié et tire sur les chefs Agniers. À sa gauche, cachés en lisière de la forêt, ses deux compagnons font ensuite feu et désorganisent la défense des Iroquois. Sur la droite, derrière eux, est visible leur campement, établi la veille.
Il est, bien entendu, difficile de présenter en quelques lignes Samuel de Champlain, celui que l’historiographie désigne comme le « Père de la Nouvelle-France ». Sa jeunesse est assez mal connue : né à Brouage, vers 1567 (peut-être plus tard), Champlain sert quelques années dans l’armée royale d’Henri IV (1593-98), alors en lutte contre la Ligue. Il s’y distingue et y devient sous-officier. Quittant l’armée, il s’embarque en 1599 pour les Amériques. Ce premier voyage de deux ans le conduit dans les Antilles espagnoles, le Golfe du Mexique et peut-être la Nouvelle-Espagne.
Cette expérience maritime jouera certainement un rôle dans le choix de sa personne comme navigateur et cartographe de l’expédition de 1603 vers le Canada, lieu de traite des fourrures depuis bien des années.
La progression des Français le long du Saint-Laurent, jusqu’au Grand Sault saint Louis (Rapides de Lachine, au sud de l’actuelle Montréal) et surtout le traité de la « Grande Alliance » conclue le 27 mai 1603, avec les nations indiennes (Algonquins et Montagnais principalement), marquent la véritable naissance de la Nouvelle-France, dont Jacques Cartier, quelque soixante-dix ans plus tôt, avait jeté les bases.
Désormais, et durant plus de trente ans, jusqu’à sa mort en 1635, tout au long de la dizaine de séjours qu’on peut lui compter (certains de plusieurs années), Champlain consacrera sa vie à l’exploration puis à la mise en valeur de la Nouvelle-France. Simple participant lors des premiers voyages, il deviendra très vite le principal acteur de la colonisation française en Amérique du Nord en cette première moitié du XVIIe siècle, explorant, cartographiant, décrivant, et organisant pour le compte de la France un vaste espace de l’embouchure du Saint-Laurent à l’entrée des Grands Lacs.
Associée par Champlain à son deuxième rapport, Voyages de Sieur de Champlain Xaintongeois, Capitaine ordinaire pour le roy en la marine, paru en 1613, cette carte de la Nouvelle-France, est certainement la première issue d’un relevé sur place par son auteur. Elle fut probablement réalisée par le graveur David Pelletier.
À la différence des cartes précédentes du XVIe siècle, elle n’offre que fort peu d’illustrations ou représentations associées au terrain, exception faite des arbres symbolisant l’épais couvert forestier du pays, et quelques animaux rappelant l’importance de la traite des fourrures (castor, marte rat musqué, etc.). Cette sobriété fait place à une surreprésentation du réseau hydrographique – d’une énorme importance pour les déplacements – et trahit une innovante tentative de restitution cartographique de l’intérieur des terres.
En revanche, plusieurs vignettes apparaissent en marges : commentaires, légendes, et surtout de précieuses illustrations sur les habitants (Montagnais, Abnouchicois) et les plantes de ces régions. Notons parmi celles-là : le haricot (Faios de Brésil).
C’est au cours de son troisième séjour, que Samuel Champlain est amené à affronter les redoutables Iroquois, depuis longtemps en conflit avec les autres nations indiennes de la région.
Alors commandant de la colonie, Champlain souhaitant fédérer autour de lui les communautés indiennes, organise durant l’été 1609 une expédition avec ses alliés Montagnais et Hurons. La bataille aura lieu le 29 juillet à l’extrémité sud du lac Champlain (auquel il venait de donner son nom), au lieu-dit Ticonderoga où, plus tard, sera construit le fameux fort français Carillon.
Malgré un rapport de forces très défavorable : trois Français et 60 alliés Indiens contre plus de 200 guerriers Agniers (de la confédération Iroquoise), les Franco-Indiens sont rapidement maîtres du terrain, après la mort des chefs Agniers, tués par les coups d’arquebuse. Cette escarmouche aura en fait de profondes répercutions dans l’attitude des Iroquois face aux Français.
La gravure, assez précise, montre l’emplacement des combattants. Champlain au centre vient de surgir du sein du groupe allié et tire sur les chefs Agniers. À sa gauche, cachés en lisière de la forêt, ses deux compagnons font ensuite feu et désorganisent la défense des Iroquois. Sur la droite, derrière eux, est visible leur campement, établi la veille.